Face à l’ampleur de la crise économique provoquée par la Covid-19, le secteur de l’assurance souvent appelé au secours mais aussi montré du doigt se remet en question et imagine les contours de son monde dans un avenir différent. A quels enjeux répondre ? sur quels principes se baser ? Voici les premiers éléments qui semblent émaner de cette réflexion.

Les enjeux de l’avenir : plus de transparence

Ce qui apparait crucial, après les incompréhensions générées notamment par l’impossibilité de prendre en charge les pertes d’exploitation, est la transparence. Il faut véritablement casser les codes de la profession en affirmant le rôle économique et sociétal de l’Assurance et en expliquant son fonctionnement. On a trop facilement pensé, pendant la crise, que les ressources financières des assureurs étaient une manne mobilisable en cas de besoin. Il faut rappeler que ces réserves représentent la contrepartie d’engagements pris envers les assurés et que les assureurs sont responsables de l’intégrité et de la disponibilité de ces réserves pour reconstruire, réparer un sinistre, payer des rentes aux victimes d’accidents, constituer de l’épargne etc…
Cette transparence doit aussi s’incarner dans une unité de tous les acteurs de l’Assurance, mettant fin à des oppositions internes stériles, brouillant les pistes d’une stratégie commune pour s’unir dans la définition d’actions de la relance économique.
Il faut également pouvoir fonder cette transparence sur des principes de responsabilité sociale puisque les risques auxquels la société est exposée ont changé d’échelle. Il faudra envisager des investissements de long terme et non des arbitrages à court terme.

Les principes à retenir : solidarité et solidité

Le Fonds de solidarité gouvernemental, fruit de la contribution des assureurs et des régions, permettant la création d’un programme d’investissement de 1,5 milliard d’euros répond à ces 2 principes de solidarité et de solidité. Cet engagement témoigne, à la fois de la capacité d’investissement dans la relance du secteur de l’assurance et de l’aide apporté aux professionnels, TPE, ETI, secteurs de la santé et du tourisme, les plus fragilisés par la crise.
C’est la démonstration de la volonté du secteur de sécuriser, accompagner et investir dans la reprise économique. 

Les défis à relever concernant les transitions démographiques, climatiques, sanitaires et sécuritaires

Il faudra conjuguer avec de nouveaux défis et en tout premier lieu, celui de la transition démographique. En effet, l’allongement de l’espérance de vie et la concentration de victimes du Coronavirus dans la tranche 65 ans et plus (92%) présage de tout un ensemble de nouveaux services à développer en matière d’e-santé.
La transition climatique s’annonce comme le plus grand facteur de risque du siècle. Le dérèglement du climat oblige à optimiser la modélisation prospective et à développer les actions de sensibilisation, de pédagogie et de prévention.
Enfin la transition sanitaire et sécuritaire pousse le secteur à modéliser aussi les risques pandémiques et à définir un nouveau régime pour parer aux grandes catastrophes extérieures. Il n’y a qu’à souhaiter que ces actions s’inscrivent dans un véritable partenariat public-privé compte tenu des impacts et des sommes en jeu.