Alors qu’une cyberattaque d’une ampleur exceptionnelle a touché récemment les États-Unis, les responsables politiques américains appellent à une mobilisation internationale et parlent d’une vulnérabilité technologique grave pour le monde entier. Certains désignent même très clairement la Russie, qu’ils accusent d’héberger et de commanditer ces actes de cybercriminalité. Si cette attaque alerte une nouvelle fois sur la fragilité des systèmes numériques, il faut aussi y voir un enjeu de souveraineté crucial.
Les enjeux de sécurité minorés
La cyberattaque dont nous parlons aurait été lancée il y a plus d’1 an sans que personne entre temps ne l’ait décelé ni n’ai pu l’intercepter. Il faut donc encore une fois s’inquiéter de la vulnérabilité des systèmes numériques dans des pays occidentaux où il semble que le développement foudroyant des technologies de l’information et de la communication ait été mené dans un élan entrepreneurial minorant complètement les enjeux de sécurité.
Peut-être faut-il s’étonner qu’en quelques années, les modèles économiques et les modes de consommation aient été profondément transformés sans que la nécessité d’une régulation par la puissance publique ne se soit imposée. La prise de conscience semble s’être accrue lors du débat sur le déploiement de la technologie 5G.
Un défi urgent pour l’Europe
En réponse à cette attaque récente, le sénateur Mike Rubio a parlé d’un « acte de guerre ». C’est probablement exagéré mais un encadrement est de fait nécessaire et déterminant pour les démocraties modernes. La résistance et la crédibilité des infrastructures et des logiciels sont capitales pour la conduite des affaires publiques, l’activité des entreprises, la sécurité des données personnelles des utilisateurs et le fonctionnement même des institutions.
Les États doivent absolument faire tout leur possible pour le garantir car la sécurité du numérique est un enjeu de souveraineté. Et l’Europe, si dépendante des grandes puissances américaine, russe et chinoise doit véritablement saisir l’urgence du défi qui s’impose à elle : s’unir pour garantir sa cyber résilience et échapper aux prédateurs du cyberespace ainsi qu’à leur vision souverainiste et politisé de celui-ci…